Le FGAO publie les données hors assurance 2022. Les jeunes sont représentés de manière disproportionnée parmi les auteurs d'accidents en défaut d'assurance.

Le Fonds de garantie de l'assurance obligatoire dommages vient de publier les données sur les conducteurs en défaut d'assurance issues de son baromètre annuel. Il en ressort que la moitié (51%) ont moins de 30 ans et 80% sont des hommes. Au cours des cinq dernières années, les conducteurs non assurés ont vu une augmentation de 44 % des blessures. Il y a aussi trop de personnes en situation de précarité, avec plus d'un quart de chômeurs et 13,5 % d'étudiants. Le FGAO a mené une étude qualitative auprès des jeunes avec l'aide de Viavoice pour expliquer pourquoi ce groupe est particulièrement vulnérable à l'absence d'assurance. Cela montre que les jeunes sont conscients des obligations d'assurance, mais pas de son fonctionnement. Le coût de l'assurance est un obstacle majeur pour les personnes de ce groupe d'âge qui trouvent l'assurance trop chère. Dès lors, nombreux sont ceux qui parient sur la conduite sans assurance, au risque de devoir indemniser toute leur vie la victime d'un accident sans assurance... Face à ce constat, le FGAO lance une Massive campagne de prévention multimédia à destination des jeunes.

Défaut d'assurance EDPM

Autre fait marquant, moins de 30% des EDPM (engins de transport personnels motorisés) comme les trottinettes électriques ou les gyropodes sont assurés en France. Or, comme le rappelle Guillaume Clerc, juriste spécialiste des fonds de garantie, « EDPM entre dans la définition de l'article L.211-1 du code des assurances et doit donc être couverte par un contrat d'assurance responsabilité civile automobile ». Ils représentaient 4,13 % des véhicules impliqués dans des accidents, soit une augmentation de 96 % depuis 2021.

Augmentation des indemnités versées

Le nombre de victimes blessées par des conducteurs non assurés a chuté de 10% en 2022 par rapport à 2019, à 8 443 personnes indemnisées. Mais dans le même temps, le montant des indemnités versées par le FGAO a augmenté de 2,1 %. Ce montant s'élève à 106,9 millions d'euros de coûts corporels pour la collectivité. Pour expliquer cette augmentation, le FGAO propose plusieurs pistes : "l'augmentation des frais médicaux, l'augmentation du prix de l'assistance humaine lorsque les victimes ont besoin de l'assistance d'un tiers, et l'évolution de la jurisprudence", précisent-ils dans leur Baromètre annuel de la non-assurance. Le baromètre pointe également des différences locales. Ainsi, le secteur le plus accidentogène en termes de non-assurance est la Seine-St Denis (taux d'accidentologie de 9,5 par rapport au nombre de véhicules immatriculés dans le secteur).